
Deux artistes européens en spectacle au Studio Théâtre
La semaine dernière, la compagnie française Just’à 2 a investit la scène de notre Studio Théâtre le temps d’une soirée, pour présenter sa toute nouvelle création, « Ho chiesto a dio di uccidermi… ma non l’ha fatto » – J’ai demandé à dieu de me tuer… mais il ne l’a pas fait. Une pièce de danse contemporaine chorégraphiée et interprétée par Marco Cattoï et Alexandre Lauouvea et présentée pour la première fois à Montréal.
À 20h, les portes s’ouvrent et les spectateurs s’installent dans la salle tout en découvrant, sous une lumière tamisée, les éléments scénographiques de la pièce. Sur la scène, des objets de la vie courante, des habits, des chaises, et d’autres accessoires soigneusement disposés piquent déjà notre curiosité. On croirait entrer furtivement dans la demeure de quelqu’un, dans son salon ou peut-être bien dans sa chambre méticuleusement rangée. Le public n’attend plus que de découvrir quelles humanités vont bientôt se déployer dans cet espace intime et feutré.
Densité et épaisseur
La pièce commence au son d’une voix féminine qui récite un texte métaphorique sur la vie et qui nous berce de ses mots et de sa poésie. Elle nous incite immédiatement à laisser aller notre imaginaire. Et il ne faudra pas longtemps pour se laisser aller et embarquer dans le monde à la fois mystérieux, tourmenté et hypnotisant de ces deux artistes. La succession d’univers musicaux et gestuels nous indique que la pièce se structure en tableaux distincts. Des tableaux tantôt sombres, tantôt joyeux, tantôt mélancoliques. Des corps parfois performatifs, parfois minimalistes, parfois virtuoses. En à peine 40 min, le spectateur passe à travers une large gamme d’émotions et de textures de mouvement, se faisant aspirer dans le tourbillon de la vie.
Parfois les deux artistes effectuent des actions du quotidien comme s’habiller ou se maquiller. Dans ces moments de vie simples, on aperçoit l’être humain derrière le danseur et on devine une narration à travers la pièce. Comme au cinéma, on s’attache petit à petit à ces deux personnages qui semblent nous raconter une histoire personnelle en mouvements : une histoire de leurs états d’âmes, de leurs émotions, de leurs conflits ou défis relationnels. Tout comme l’homme grandit à travers les multiples expériences de sa vie, cette pièce grandit et prend de l’ampleur en accumulant des épaisseurs : des épaisseurs chorégraphiques et musicales, mais aussi d’univers, de tableaux, d’objets, de vêtements… Autant d’épaisseurs qui symbolisent les couches de vie qu’un humain peut accumuler tout au long de son existence : les couches du passé, celles qui sont douloureuses, celles qui sont nostalgiques, celles qu’on veut garder, celles qu’on veut enlever…
Avec cette pièce, Marco Cattoï et Alexandre Lauouvea nous font découvrir un matériel chorégraphique dense et étoffé inspiré des lignes et de la virtuosité du ballet. Même s’ils ne sont que deux sur la scène, leurs mouvements et leurs déplacements sont expansifs et volumineux, si bien que leurs énergies se déploient dans tout l’espace scénique. À l’écoute l’un de l’autre, que ce soit à l’unisson ou en contre-point, ces interprètes semblent complices, ce qui rend ce moment de danse d’autant plus vivant, touchant et humain.
Si vous voulez en savoir plus sur Marco Cattoï et Alexandre Lauouvea, n’hésitez pas à en découvrir davantage sur le travail de la compagnies Just’à 2.
Compagnies Just’à 2
www.compagniejusta2.com
ciejustadeux@gmail.com
Mélanie Boisliveau
Chargée de contenu numérique